Numéro : 58

Titre : Au ban du lieu

Parution : Juin 2016

Prix : 2 €

Description :

En France, le climat de l’après-guerre favorise le renouveau d’un certain esprit documentaire. La neutralité et « l’objectivité » qui passaient jusqu’alors pour les vertus premières du genre, font place à l’engagement et à l’affirmation d’un point de vue personnel sur le monde et sur les choses. Plusieurs futurs grands cinéastes s’emparent de la forme brève et y développent une nouvelle forme d’écriture, qui rénove singulièrement les usages. Ainsi, entre 1950 et 1958, Alain Resnais réalise une série de courts métrages sur des sujets totalement différents (la colonisation et l’art indigène dans Les Statues meurent aussi – 1953, les camps d’extermination allemands dans Nuit et brouillard – 1955, la bibliothèque nationale dans Toute la mémoire du monde – 1957, ou encore la fabrication du plastique dans Le Chant du Styrène – 1958). Dans le même ordre d’idée, Chris Marker signe Dimanche à Pékin (1955) et Lettre de Sibérie (1958), en tournant résolument le dos à la prétendue transparence du cinéma documentaire traditionnel.

C’est également à cette période que Maurice Pialat commence à faire du cinéma ; des courts-métrages documentaires lui-aussi, pour le grand écran comme pour le petit. Parmi les multiples réalisations qui jalonnent les années 50 et 60, un titre se détache nettement et fait aujourd’hui figure de classique du genre : L’Amour existe (1960), où Pialat observe la banlieue parisienne et ses mutations, dans un film poétique et pamphlétaire, qui tient à la fois du chant d’amour et du cri de révolte…

Auteur : Youri Deschamps

Format : PDF à télécharger

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