Numéro : 58

Titre : Des êtres à la marge

Parution : Juin 2016

Prix : 2 €

Description :

Maurice Pialat appartient à la génération 70. Une partie de la critique le place donc dans le courant du « Nouveau Naturel », forgé en 1972 par Télérama autour de Pascal Thomas, Michel Lang et Maurice Dugowson auxquels seront adjoints, pour élever le niveau, Jacques Doillon et Maurice Pialat. On a bien oublié aujourd’hui ce groupement qui a pourtant eu valeur critique un bon bout de temps, comme en témoigne par exemple l’analyse de Loulou dans la Saison Cinématographique 1981 : « Comme la plupart des autres auteurs du « cinéma du nouveau naturel » (l’expression est désormais consacrée), Pialat s’intéresse aux rapports individu-société, sous l’angle du vécu bien plus que sous celui du discours ».

Après sa trilogie de l’existence, avec la jeunesse (L’Enfance nue, 1969), l’âge adulte (Nous ne vieillirons pas ensemble, 1972) et la mort (La Gueule ouverte, 1973), trois films d’un pessimisme noir, Pialat venait de signer Passe ton bac d’abord (1979) suivant un groupe de lycéens de Lens, quand il est contacté par Gaumont. C’est alors la grande époque de Daniel Toscan du Plantier, la trentaine avantageuse, qui s’est hissé à la tête de la vénérable firme à la marguerite en 1975 avec ses films opéra et sa volonté de produire les plus célèbres réalisateurs du cinéma culturel européen. Sur le plan strictement français, il veut rajeunir les vieilles recettes par le sang neuf de la cinéphilie et incite Gaumont à mettre de l’argent dans les films d’auteurs tels que Barbet Schroeder, André Téchiné ou Benoît Jacquot, qu’il pense pouvoir être à la fois publics et personnels, tandis que du côté comédiens il s’intéresse à Gérard Depardieu…

Auteur : René Prédal

Format : PDF à télécharger

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