Numéro : 63

Titre : Devoir mémoriel : le réalisme et l’imaginaire

Parution : Décembre 2018

Prix : 2 €

Description :

Le cinéma d’Isao Takahata présente une double influence : d’une part, celle des productions Disney qui innovèrent avec des longs métrages d’animation aux thèmes merveilleux et enfantins ; d’autre part, celle du cinéma en prise de vue réelle, modèle de représentation de l’espace, autant par l’élaboration d’un certain réalisme que par la reproduction d’effets visuels propres à ce dispositif. Cette thèse est argumentée par Stéphane Le Roux, pour qui la représentation réaliste de l’espace initiée par Takahata, à la Tōei puis au studio Ghibli, marqua l’avènement d’une modernité du cinéma d’animation.

En 1988, le cinéaste achève Le Tombeau des lucioles (Hotaru no Haka),par lequel il connaît un grand succès populaire au Japon et par-delà ses frontières. Ce succès repose en partie sur l’adaptation de la poignante nouvelle éponyme de Nosaka Akiyuki (1930-2015). Paru en 1967 et d’inspiration autobiographique, ce texte a acquis le statut de classique de la littérature japonaise contemporaine, et est inscrit au programme des enseignements de lettres. Son récit évoque le sort cruel réservé aux orphelins de la Seconde Guerre mondiale, parmi lesquels Seita, un jeune Japonais de quatorze ans, et Setsuko, sa petite sœur de quatre ans, alors que le Japon vacille dans le chaos brutal qui précéda la reddition du 2 septembre 1945.

L’analyse comparée des œuvres de Nosaka et de Takahata, qui ont chacun connu les mêmes heures sombres que Seita, est autant révélatrice de leur appartenance à une même génération que des choix opérés par le cinéaste lors du travail d’adaptation du récit et de sa mise en images…

Auteur : Nicolas Guezennec-Fouché

Format : PDF à télécharger

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