Numéro : 75

Titre : Godard, Menoud, le hérisson et la 8-35

Parution : Janvier 2025

Prix : 2 €

Description :

Au milieu des années 1970, Jean-Luc GODARD envisage son retour au cinéma et à la réalisation de longs métrages à la condition de s'affranchir de la lourdeur des équipes. Il se pose la question des moyens, et une première discussion a lieu avec Jean-Pierre Beauviala en août 1974 durant laquelle il énonce le projet – sans le formuler explicitement – d'une caméra paradoxale, la 35/8 ou 8-35 : une caméra 35 mm aussi simple qu'une Super 8. Après la période du groupe Dziga Vertov, Godard veut revenir en salle et seul le format 35 permet une exploitation commerciale. Il passe commande et s'installe à Grenoble pour être proche de la fabrication de ce rêve. Le premier prototype est fabriqué par Aaton en 1978 mais Godard a déjà quitté Grenoble pour la Suisse.

L'appareil est d'abord utilisé comme deuxième caméra pour Sauve qui peut (la vie) (1979), puis au début du tournage de Passion (1982). Le dialogue entre le cinéaste et l'industriel tourne court publiquement dans « Genèse d'une caméra 1&2 », deux longues conversations parues en 1983 dans les Cahiers du cinéma dans lesquelles Godard et ses techniciens reprochent à Beauviala la difficulté de faire le point avec la caméra. D'une certaine manière, ils regrettent que la 8-35 ne soit pas une caméra comme les autres, même si Beauviala rappelle les spécificités voulues par le cinéaste qui désirait un appareil pour filmer lui-même. Les raisons de l'échec restent plus floues que les images tournées avec la 8-35. Pour autant, l'histoire de la 8-35 n'est pas une impasse : un deuxième prototype de la 8-35 a été acheté en deux exemplaires en 1982 et en 1983 par SONIMAGE, la société de production d'Anne-Marie Miéville et de Godard…

Auteur : Vincent Sorrel

Format : PDF à télécharger

Ajouter au panier