Numéro : 54

Titre : Holly, un personnage sur le mode in/off

Parution : Juin 2014

Prix : 2 €

Description :

Dès le début de La Balade sauvage (1973) de Terrence Malick, une voix douce de femme, off, prend en charge de raconter l’histoire : « Ma mère mourut d’une pneumonie quand j’étais toute petite... ». À l’image, une jeune fille s’amuse dans sa chambre avec son chien. La séquence suivante montre Kit Carruthers (Martin Sheen), un homme de vingt-cinq ans, accomplissant son travail d’éboueur. Plus loin, la voix off poursuit : « J’étais loin de me douter que mon aventure qui allait naître dans les rues paisibles de cette petite ville, s’achèverait dans le territoire des Badlands, au Montana ». On voit alors l’adolescente s’entraîner à faire la majorette dans son jardin. Retour sur Kit qui continue de ramasser les poubelles. Le générique s’inscrit ensuite sur l’image, laquelle est accompagnée d’une petite ritournelle de fête foraine, très légère et enfantine, qui sera le thème musical du film. Il s’agit en fait de la courte composition « Gassenhauer » extraite du « Orff- Schulwerk » de Carl Orff.

BADLANDS : le titre apparaît en grosses lettres sur l’image de ce qui va être la rencontre de Kit et de Holly (Sissy Spacek). Le générique cesse et Kit s’adresse à la jeune femme. C’est alors le premier contact entre les deux protagonistes, mais c’est surtout le moment où la voix off s’incarne. À partir de ce moment-là, le récit se fera à deux voix ; deux voix, mais pour un seul personnage. Tantôt le récit sera conduit par la voix off de Holly, tantôt il se poursuivra par la voix in de la jeune fille. Le film, et c’est là toute sa richesse et sa singularité, se construit sur cette double voix qui bouleverse les notions d’Espace et de Temps, de narration et d’action…

Auteur : Myriam Villain

Format : PDF à télécharger

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