Numéro : 61

Titre : Huis clos – l’enfer, c’est les Autres

Parution : Décembre 2017

Prix : 2 €

Description :

M. Night Shyamalan fait de ses mises en scène des « mises en doute » : mise en doute des intrigues de ses films (le fameux twist, pour lequel le réalisateur est souvent taxé de « petit malin » mais qui est représentatif de l’un des enjeux essentiels de son cinéma : la réévaluation perpétuelle du visible), de ses images (sont-elles écrans ou indices ?), des personnages eux-mêmes (exemplairement le pasteur doutant de sa foi et mettant son sacerdoce de côté dans Signes (2002). Et mise en doute du monde réel, considéré comme dangereux et dont il faudrait se défier et se protéger à tout prix.

Ce discours méfiant vis-à-vis d’un monde moderne par trop violent et aliénant prend la forme de créations de mondes clos, repliés sur eux-mêmes. Des lieux fermés et sécurisants sur les frontières desquels le marasme extérieur viendrait buter avant que les personnages soient obligés d’évaluer la violence d’un réel qui revient toujours inéluctablement, en transgressant les limites du cocon ou en observant la réalité du monde et sa dureté à travers le miroir déformant (donc à interpréter) de l’image. Et de considérer le dedans comme un double idéalisé, et par là même chimérique, d’un dehors pourtant évité comme la peste pour son caractère néfaste.

Car oui, chez Shyamalan, cinéaste habillant sa paranoïa (voire son nihilisme dans le cas de Split) avec les vêtements de l’entertainment, la violence et le danger sont partout…

Auteur : Michaël Delavaud

Format : PDF à télécharger

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