Numéro : 70

Titre : Intériorité(s)

Parution : Juillet 2022

Prix : 2 €

Description :

Au cours d’un entretien accordé en 2018 à France Culture, Paul Thomas Anderson déclarait : « Ce que j’aime me dire, c’est qu’il y a des fantômes partout autour de nous. Que nous les voyions ou non, ce sont des espèces de fantômes qui déterminent notre avenir […]. Ces fantômes nous parlent, nous guident, nous aident peut-être. Je ne crois pas que tout soit prédéterminé, mais ils nous chuchotent à l’oreille pour nous guider ».

Pour Anderson, le travail de mise en scène reviendrait ainsi à tendre son oreille pour entendre la voix de ces présences invisibles qui hantent l’existence de ses personnages, mais aussi à étendre son regard pour apercevoir le passage des spectres qui se nichent dans les images de ses films. Les propos du réalisateur signalent par ailleurs la position déterminante qu’occupe l’intériorité dans l’organisation de ses univers fictionnels. Sur ce point, l’attitude du cinéaste peut rappeler celle de Michelangelo Antonioni. Cette filiation est parfaitement illustrée par Phantom Thread (2017), avant-dernier long métrage en date du réalisateur, qui peut apparaître comme une déclinaison de la grande problématique qui traversait le Blow-Up (1966) d’Antonioni, à savoir : le basculement du rapport entretenu par le regard subjectif de l’artiste et l’intériorité du monde…

Auteur : Jacques Demange

Format : PDF à télécharger

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