Numéro : 47

Titre : La manipulation musicale

Parution : Décembre 2010

Prix : 2 €

Description :

L’univers visuel de Tim Burton s’épanouit dans le baroque, le rococo et la surenchère esthétique. Ce surinvestissement de l’image sollicite en permanence l’attention visuelle, ne laissant aux autres sens que la possibilité du retrait : au repos forcé, ils sont alors moins en alerte. Mais si les images burtoniennes s’imprègnent avec autant d’efficacité dans la mémoire collective des spectateurs de cinéma, c’est peut-être parce que la bande sonore (la musique en particulier) a su « coloniser » les oreilles pendant que les yeux étaient subjugués. De façon très inconsciente, les souvenirs se mettent ainsi en place : l’exemple de la madeleine de Proust est à ce titre très caractéristique. Au-delà du gustatif, l’olfactif, le toucher et l’auditif apportent au visuel la part nécessaire d’émotions pour la mémorisation à long terme. Et si c’étaient par les oreilles que les grandes idées burtoniennes se frayaient un chemin plus intime et définitif ? Cinéaste de l’inquiétante étrangeté, Burton s’octroie une forme de classicisme dans sa façon d’aborder la musique. D’une efficacité redoutable, les notes envahissent le corps humain, et c’est par l’intelligence du compositeur Danny Elfman que ces dernières prennent sens. Complice de Tim Burton depuis le début, il apporte à ses films le personnage invisible et indispensable à toutes formes de créations...

Auteur : Géraldine Pioud

Format : PDF à télécharger

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