Numéro : 67

Titre : L’altérité arabo-musulmane ou le Soi et l’Autre

Parution : Décembre 2020

Prix : 2 €

Description :

Michel Ocelot a toujours inscrit le thème de l’altérité au cœur de ses films, une diversité ethnique et culturelle jalonnant en effet chacune de ses réalisations. En animation traditionnelle ou en 3D, en papiers découpés ou même en silhouettes, son œuvre met régulièrement en scène des cultures différentes de celle, française, de laquelle il est issu. Mais c’est surtout l’altérité arabo-musulmane qui revient le plus souvent dans son univers filmique. Cette altérité est contée dans le segment « Le Prince des joyaux » du téléfilm Les Contes de la nuit (1992) ; débordante de magie et de sorcellerie dans l’épisode « L’Écolier-Sorcier » de la série Dragons et Princesses (2010) ; évoquée dans sa diversité dans Kirikou et les Hommes et les Femmes (2012 – plus précisément le segment avec l’enfant touareg et celui évoquant la légende de Soundiata Keïta, empereur musulman du Mali au xiiie siècle) ; louée pour sa tolérance dans Azur et Asmar (2006) ; ou encore implicitement critiquée pour un certain traitement des femmes dans Dilili à Paris (2018).

Ocelot n’est certes pas le premier cinéaste d’animation à s’intéresser à cette altérité. Ce lien avec le monde arabo-musulman, le cinéma d’animation l’a toujours revendiqué, et ce, depuis la sortie du tout premier long métrage d’animation conservé, Les Aventures du prince Ahmed (Die Abenteuer des Prinzen Achmed, Lotte Reiniger, 1926). À la recherche d’univers exotiques, le cinéma d’animation ne va cesser de puiser dans l’univers fantasmagorique des Mille et Une Nuits ou de mettre en scène des histoires de cette partie du monde oriental. Ainsi, des personnages comme Ali Baba, Aladin ou Sinbad vont facilement trouver leur chemin vers les écrans animés. Les exemples abondent et peuvent notamment être cités la production Disney Aladdin (Ron Clements et John Musker, 1992), Le Voleur et le Cordonnier (The Thief and the Cobbler, Richard Williams, 1993), ou encore la production DreamWorks Sinbad – La Légende des Sept Mers (Sinbad – Legend of the Seven Seas, Patrick Gilmore et Tim Johnson, 2003). Cependant, la plupart de ces longs métrages sont critiqués pour leur traitement polémique de l’altérité arabo-musulmane. Souvent donnés en contre-exemples, les films d’Ocelot instaurent un rapport différent. Cet article tentera ainsi de scruter les multiples aspects thématiques et formels de cette altérité arabo-musulmane vue par Ocelot et veillera à voir la place qu’elle occupe au sein de son univers animé…

Auteur : Rachid Naim

Format : PDF à télécharger

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